May a interviewé Hubert Kratiroff dans le cadre du livre blanc sur le futur du travail ici, découvrez ici l'interview complète.
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Oui ! On donne du sens ; Oui ! On veut sublimer la marque employeur ; Oui ! On manage aux objectifs ; Oui ! On est une entreprise à mission… pour un temps seulement. Les habitudes du micro-management et du contrôle reprennent le dessus. Car, comme le dit le dicton le plus stupide du monde « la confiance n’exclue pas le contrôle », le management et le top management ont du mal à dépasser le cadre de la QVT (qualité de vie au travail) et à se détacher des résultats trimestriels. Ce contrôle ne favorise pas l’autonomie, il peut créer de la frustration dans les équipes et à l’heure où beaucoup de modèles d’affaires doivent se réinventer, l’agilité nécessaire n’est plus là. Ce constat de départ et un peu pessimiste et s’il ne reflète pas la totalité des managers, on reconnaît bien certains travers.
Une manifestation de ce constat est visible dans la gestion des lieux et temps de travail. Le management a magnifiquement échoué dans l’optimisation des conditions de travail entre open-space et flex office, entre 100% présentiel et un quasi freelancing !
La dimension sur mesure de chaque emploi, de chaque personnalité, de chaque alchimie d’équipe ne peut être pris en compte que par une vision hybride du travail.
Le bureau physique devient un lieu d’interaction, d’échange, d’émulation… au même titre que certaines opérations à distance ; ensuite à chacun de décider à quel endroit il exerce mieux certaines tâches : au bureau, à la maison, chez le client ou dans un tiers-lieu (coworking par exemple).
Si certaines fonctions ne se prêtent pas à ce découpage, il est peut-être temps de les aménager pour les rendre compatibles (à minima : en déportant quelques tâches administratives aux fonctions de premières lignes). En tout cas l’idée d’un travail synchrone pour toute une entreprise, mérite d’être éradiquée !
La deuxième occasion de faire mentir le constat initial sur les défaillances du management est l’adoption de l’IA ; Cette grande vague qui inquiète autant qu’elle intrigue ou qu’elle fascine. En 2023, on aura tout entendu sur l’IA : il faut l’arrêter, il faut gagner la compétition, elle va remplacer 80% des emplois, elle consomme autant d’énergie qu’un pays… Tout ceci est faux, on ne peut pas stopper le phénomène, personne ne va rien gagner tout seul, elle ne remplacera pas des emplois mais des tâches et elle ne consommera jamais autant que tous les distributeurs de billets du monde allumés et connectés 24/7/365 pour une utilisation cumulée de quelques heures par an.
Ce qui est sûr, à ce jour, c’est que l’IA n’est pas intelligente, elle est sachante. À la manière d’un assistant, d’un alternant ou d’un stagiaire, elle peut accomplir un certain nombre de tâches qui sont toujours à vérifier. L’IA est une aide majeure pour ceux qui procrastinent, le plus dur est le début de la tâche ce que l’IA fait magistralement, il ne reste plus qu’à finir et classer. L’IA est l’expression même de la devise du lean management : do more with less.
L’IA nous amène doucement vers une semaine de 4 jours et c’est le sens du remplacement de tâches par rapport au remplacement d’emploi. Mais il suffit d’une erreur de management pour que le temps gagné par l’IA, s’il n’est pas converti en temps libre, mais en gain de productivité, pour que les équipes travaillent volontairement très lentement ou refusent l’IA.
L’ « iatrophie » est un genre d’illectronisme ou manque de connaissance et de discernement sur les sujets de générations automatiques de texte, image, vidéo, news… et plus généralement sur tout contenu obtenu grâce aux IA génératives.
Cela se combat par la formation et la pratique avec une posologie légère d’une heure par semaine. Mais le système est plus complexe chaque jour, car il est antifragile : il s’auto-entraîne avec les usages de masse : plus on s’en sert plus il est puissant. Il est donc urgent de commencer cette acculturation au plus vite et de progresser ensemble vers une meilleure qualité du travail effectuée, alliée à un effort moindre et peut-être plus de plaisir et plus de sens.
Mon moteur principal est la transmission des idées, des notions… j’aime planter des graines de réflexion qui germent à la bonne saison. Le nouveau jargon du web3 invente un verbe pour cette action : redpiller -- distribuer la pilule rouge de la compréhension d’un nouveau système de pensée (en référence au film Matrix).
Ma seconde passion est la construction, indifféremment de l’objet, mon plaisir réside dans la contemplation de la chose finie. Que ça soit un livre, une conférence, un post, un article, une réparation, un projet, une recette, une course… la beauté de l’ouvrage accomplit me comble et comme « Tout ce qui est atteint est détruit » (Henry de Montherlant) il faut vite recommencer et « Le secret de l'action, c'est de s'y mettre » (Alain).
Hubert Kratiroff
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